Le spectacle « La Bataille de Castillon » est l’occasion de plonger au cœur de l’Histoire de France et de découvrir de nombreux personnages. Nous vous invitons ici à faire connaissance avec quelques-uns d’entre eux à travers notre galerie de « portraits »…
Henri VI, roi de France et d’Angleterre (1421-1471)
Né duc de Cornouailles, il est roi d’Angleterre et également roi de France avant l’âge d’un an. En effet, le traité de Troyes conclu en 1420, par son père Henri V avec son grand-père Charles VI de France, déshérite le dauphin Charles à son profit. Jusqu’à sa majorité en 1437, son royaume est gouverné par Humphrey de Lancastre et Jean de Lancastre. Il est décrit par des récits contemporains comme un homme pacifique et pieux, auquel les guerres de dynastie, telles que la guerre des Deux-Roses qui débute au cours de son règne, ne convenaient pas. Ses périodes de folie et son extrême bienveillance contraignent son épouse, Marguerite d’Anjou, à prendre les rênes du royaume. Ceci contribua à sa chute et à la disparition de la maison de Lancastre au profit de la Maison d’York.
John Talbot, 1er comte de Shrewsbury
Après avoir combattu contre les Gallois révoltés puis contre les Irlandais, ce chef de guerre anglais suivit Henri V en France (1424). Ne pouvant résister aux Français emmenés par Jeanne d’Arc, il dut lever le siège d’Orléans et fut fait prisonnier lors de la bataille de Patay (1429). Libéré en 1433, nommé capitaine de Rouen et maréchal de France par Henri VI, il parvint par quelques succès à retarder la défaite anglaise (prise de Clermont en 1434 ; répression d’un soulèvement dans le pays de Caux en 1436 ; victoire sur les Bourguignons près du Crotoy, 1437; prise de Harfleur en 1440). Il échoua toutefois à reprendre Paris aux troupes du connétable de Richemont. En 1449, il aida Henry Beaufort à défendre la Normandie, mais dut abandonner Rouen en octobre.
Henri VI fit de lui son lieutenant général en Guyenne, et il fut chargé de reprendre la région aux Français. Alors très âgé et peu habitué aux nouvelles techniques de guerre, il commit l’erreur de privilégier la chevalerie pour tenter de lever le siège de Castillon et fut tué lors de la bataille ainsi que ses deux fils (17 juillet 1453).
Jean I de Foix-Candale, vicomte de Castillon (1410–1485)
Comte de Benauges, comte de Kendal (en Angleterre), vicomte de Castillon et de Meilles, captal de Buch et chevalier de l’Ordre de la Jarretière. Grand seigneur gascon pro anglais, il est l’un des chefs de la rébellion antifrançaise. Proche de John Talbot, chargé par le roi Henri VI de reprendre Bordeaux, il est fait prisonnier par les Français lors de la bataille de Castillon. Après des années de captivité, de retour en grâce sous Louis XI, il sera lieutenant du Roi et gouverneur du Roussillon.
Charles VII, roi de France (1403-1461)
Fils de Charles VI et d’Isabeau de Bavière, le futur Charles VII était comte de Ponthieu et devient dauphin du Viennois à la mort de son frère Jean en 1417. Eloigné de Paris par l’occupation bourguignonne en 1418, puis déshérité par son père et déclaré bâtard par sa mère (traité de Troyes, 1420), il prend cependant le titre de roi à la mort de Charles VI (21 octobre 1422). Il n’est vraiment reconnu comme tel qu’après le sacre à Reims. L’intervention de Jeanne d’Arc et l’énergie de quelques capitaines sauvent Charles VII de la catastrophe qu’eût été la prise d’Orléans par les Anglais. Déjà, John Talbot commandait le siège du côté anglais. Charles VII réorganise son armée et resserre l’alliance bretonne, précieuse pour la reconquête de la Normandie. Dès 1445, il dote son armée de structures adaptées au maintien d’une force armée permanente. Entre 1449 et 1453, il reconquière la Normandie puis l’Aquitaine.
Jean V de Bueil
Surnommé « le Fléau des Anglais », en raison de sa bravoure et de ses talents militaires, il contribue à la reconquête de la Normandie et à celle de la Guyenne. En 1450, il est amiral de France et participe à la bataille de Castillon.
Jean Bureau et son frère Gaspard
Grand maître de l’artillerie de Charles VII, Jean Bureau perfectionne la fabrication des premières bombes, réalisées dans les Etats allemands. Celles-ci sont utilisées en 1451, au siège de Bordeaux. Deuxième fils de Simon Bureau, bourgeois de Paris, Jean Bureau n’était encore que receveur ordinaire de Paris, lorsque Charles VII le fait maître de l’artillerie de France, en 1439. Il réorganise avec son frère cadet Gaspard, seigneur de Villemomble, l’artillerie de campagne, en développant l’utilisation du canon. Tous deux dirigent en personne l’artillerie dans toutes les batailles de Normandie et de Guyenne où ils commandent également les francs archers. Charles VII le nomme maire de Bordeaux à perpétuité. Il y fait construire le Château-Trompette. Il ne sera fait chevalier que 8 ans après sa victoire par Louis XI à l’occasion de son sacre en 1461. Jean Bureau meurt à Paris le 5 juillet 1463.
Louis Giribaut
Ingénieur et balisticien génois du XVe siècle. Il se bat pour le compte du royaume de France pendant la guerre de Cent Ans. Il est considéré comme l’un des inventeurs de l’artillerie de campagne. Il utile notamment un chariot attelé pour manœuvrer les couleuvrines (coulés en bronze) et plus maniables sur affûts roulants. A Castillon, il est aux ordres des frères Bureau.